Wednesday, July 17, 2013



Elections sénatoriales japonaises du 21 Juillet
Le retour en force des ultra-conservateurs de Shinzo Abe




Souhaitons que Shinzo Abe ne perde pas du terrain avec son Abenomics, souvenez vous au top du Nikkei à 39.000 points d'indices du début des années 90, l'inflation était de quoi ? 1 %? Comment faire pour garantir un 2% d'inflation sous peu? L'une des conditions "sine qua non" de cette reprise martelée par le chef du gouvernement Shinzo Abe, à quel coût social alors que 20 ans plus tard l'économie va de mal en pis malgré les projections optimistes du parti au pouvoir.

En cas d'échec, Shinzo Abe aura-t-il de quoi négocier sa survie dans moins de 2 ans, sinon en flattant l'extrême droite japonaise qui l'a installé au pouvoir? Les déclarations analysées et décryptées jadis d'Abe (rappel du programme de son 1er mandat de PM) et les querelles quotidiennes avec Chine et Corée qui dépriment les milieux industriels japonais, démontrent que le Japon joue avec le feu en Asie avec le retour en force des ultra-conservateurs de Shinzo Abe, après l'écrasante victoire du PLD aux législatives de 2012.

Chine et Corée se rapprochent, face au Japon qui s'enferme dans une logique du courroux territorial. Ce dernier inspiré par ce que les partisans d'Abe estiment être les mauvais traités limitrophes de l'après-guerre, et la Constitution, des scénarios écrits de la main même de Mac Arthur après 1945. 68 ans ont passé et le Japon s'enhardit.

L'Europe s'est embrasée pour des questions territoriales par 2 fois. En 1914 et en 1940. Et ce que je sais, en écoutant les nostalgiques de l'extrême droite japonaise, c'est que ceux des Japonais courroucés par le mal de vivre et la crise depuis 20 ans comptent aussi dans leurs rangs ceux qui méprisent la défaite de 1945 ceux même qui jouent maintenant sur plusieurs tableaux: La révision constitutionnelle, la défense collective, la revanche.

Quelle drôle d'idée de recourir aux cauchemars du passé avec cette haine attisée depuis 2 ans contre chinois et coréens et contre les pacifistes nippons, comme on le voit dans ces manifestations "hate speech" racistes incessantes de Tokyo Shin-Okubo et Osaka, encouragées ou tolérées par la politique et la police malgré les appels au crime, au fanatisme en termes violents qui y sont proférés contre les étrangers. Qui donc joue dans l'ombre de cette haine régionale? Qui a de gros intérêts dans ces querelles attisées au point de jouer les apprentis sorciers?

Toujours les mêmes. Objectif étant de faire du Japon un pays capable d'appuyer la politique, les ambitions et les intérêts de son puisant allié américain. Qui tire les ficelles dans l'ombre? L'Amérique ne peut intervenir dans le déroulé politique quotidien du Japon. Mais en privé, ses autorités déploreraient le climat confus qui règne dans les états majors du PLD, parti absent de tout projet de société profitant au plus grand nombre. Les japonais comme toujours sacrifiés sur l'autel du miracle économique tant attendu depuis 1991.

Une fois les élections du 21 Juillet passées, avec pour seul enjeu politique celui de la reprise économique, et non posées les questions de l'emploi, des retraites, du chômage des jeunes, du vieillissement, du nucléaire (plus de 58 % des japonais y sont hostiles dans les conditions actuelles depuis Fukushima) la victoire annoncée du PLD au Sénat japonais donnera au parti de monsieur Shinzo Abe le contrôle intégral de l'exécutif, du judiciaire et du législatif pour 3 ans.

Les 3 années qui viennent seront donc intéressantes, mouvementées aussi. La démocratie aura-t-elle le même droit de cité sous un régime de nationalistes éduqués par l'Amérique mais secrètement admiratifs des grands chefs militaires japonais et leurs victoires des années de guerre? Admiration douteuse, manipulatrice, mêlant l'admiration sans borne pour le culte impérial au désir de faire de l'Empereur un chef d'Etat, débat qui divise même au sein du PLD de monsieur Abe.

J'espère que la bureaucratie sera solide, mais audacieuse sans doute pas. Quant aux intellectuels nippons, on a bien du mal à les entendre, et la presse libre mais contenue dans ce système des kisha clubs n'est pas toujours à la hauteur. Je voudrais être plus optimiste. J'ai confiance dans le bon sens pratique et les sensibilités nippones, mais je connais hélas l'extrême droite japonaise, ses réactionnaires et ce qui les motive. Un doute persiste en ce début d'été japonais.

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